Plus de mouvements sur le marché du travail salarié pour les Bruxellois
Chaque année, les Bruxellois commencent plus fréquemment un nouvel emploi salarié ou quittent plus fréquemment leur travail que les Flamands et Wallons. Mais cela ne signifie pas que les habitants de la Capitale changent plus souvent d’emploi. Ces changements se font principalement à partir de ou vers un autre statut que le salariat, comme le statut d’indépendant, l’emploi à l’étranger, le chômage ou l’inactivité. À l’inverse, les transitions d’un emploi salarié à un autre sont plus fréquentes chez les Flamands et les Wallons. Plusieurs facteurs, parfois corrélés entre eux, expliquent ce phénomène.
Les Bruxellois travaillent plus souvent dans des secteurs d’emploi sensibles à la conjoncture ou avec plus de contrats temporaires
Les Bruxellois sont plus souvent employés dans le travail intérimaire et le nettoyage de bâtiments, des secteurs sensibles à la conjoncture dans lesquels les transitions sur le marché du travail salarié (entrées et sorties) sont nombreuses. Les Bruxellois salariés sont également plus présents dans l’horeca, les activités culturelles et associatives et les services administratifs et de soutien. Ces secteurs ont davantage recours aux contrats temporaires.
De manière générale, les Bruxellois salariés sont plus souvent employés sous contrat temporaire. Ceci entraine ainsi des mouvements plus fréquents sur le marché du travail. En fin de contrat, certains travailleurs bruxellois ne trouvent pas immédiatement un nouvel emploi et se retrouvent au chômage ou en situation d’inactivité.
Métropole cosmopolite, Bruxelles attire plus de jeunes débutant leur carrière et de travailleurs étrangers.
L’attractivité de Bruxelles comme ville cosmopolite joue aussi un rôle clé dans ces mouvements des Bruxellois salariés.
D’abord, Bruxelles, comme toute grande ville, attire de nombreux jeunes travailleurs. Or, en lien avec la théorie du cycle de vie, les jeunes salariés en début de carrière effectuent davantage de transitions sur le marché du travail (quelle que soit la région de résidence), et ceux-ci sont plus représentés parmi les Bruxellois salariés Ainsi, près de la moitié des embauches et départs de Bruxellois salariés concernent des jeunes de 25 à 34 ans (données annuelles du 30 juin 2021 au 30 juin 2022) :
- 46 % des Bruxellois embauchés sont des jeunes contre 36 % des salariés du reste de la Belgique ;
- 45 % des Bruxellois quittant un emploi salarié sont des jeunes contre 33 % des salariés du reste de la Belgique.
Les jeunes salariés quittent ensuite parfois Bruxelles à une phase ultérieure de leur cycle de vie.
Ensuite, le caractère cosmopolite de la Région attire aussi de nombreux travailleurs étrangers. En 2022, plus de 62 000 personnes ont migré depuis l’étranger vers la Région bruxelloise. Près de la moitié avaient moins de 35 ans, accentuant ainsi les transitions sur le marché du travail des Bruxellois salariés, en particulier des jeunes.
En conclusion, la dynamique particulière de Bruxelles, tant sur le plan des secteurs d’emploi et du type de contrat que de son attractivité comme ville cosmopolite, contribue à plus de mouvements sur le marché du travail pour les Bruxellois salariés.