La dynamique de l’emploi salarié en Région bruxelloise
L’emploi salarié en Région bruxelloise a augmenté ces dernières années, mais moins fort qu’en Flandre et en Wallonie. Est-ce pour autant que le marché de l’emploi bruxellois est moins dynamique ? Autrement dit, cela implique-t-il moins de créations ou de disparitions d’emplois ? Certains secteurs d’activité sont-ils caractérisés par plus de mouvements sur le marché du travail que d’autres ? Le Focus de l’IBSA n°57 apporte des réponses à ces questions.
Cela fait quelques années que l’emploi salarié en Région bruxelloise augmente, mais moins vite que dans le reste de la Belgique. Derrière les chiffres d’évolution nette de l’emploi salarié se dissimulent de nombreuses augmentations et diminutions de postes de travail (dynamique des emplois). Ainsi, au 30 juin 2021, la Région de Bruxelles-Capitale comptait 11 144 emplois salariés supplémentaires par rapport à l’année précédente, résultant de 40 989 nouveaux postes de travail nouvellement comptabilisés tandis que 29 845 postes de travail ont disparu.
Sur la période 2014-2021, deux constats s’opèrent au niveau régional :
- Par rapport à l’emploi salarié total, l’augmentation de l’emploi en Région bruxelloise (emplois nouvellement créés ou déplacés depuis une autre région) est comparable à ce que l’on observe dans le reste du pays.
- En revanche, la proportion d’emplois disparus ou déplacés vers d’autres régions est relativement plus importante du côté bruxellois que dans les deux autres régions.
Dès lors, lorsque l’on tient compte à la fois des augmentations et des diminutions d’emplois, la dynamique de l’emploi salarié est plus importante en Région bruxelloise qu’en Flandre et en Wallonie.
L’analyse des dynamiques des emplois au sein des différents secteurs d’activité apporte des éclaircissements à ce constat. Certains secteurs sont ainsi caractérisés par de très nombreux mouvements sur le marché du travail. C’est le cas pour l’horeca, la construction, le commerce ou les services administratifs et de soutien (qui comprennent les emplois titres-services et l’emploi intérimaire), tous caractérisés par de nombreuses augmentations et diminutions d’emplois. Pour les trois derniers secteurs, les diminutions d’emplois sont plus élevées en Région bruxelloise que dans le reste de la Belgique, et ce chaque année depuis au moins 2014. Cela explique en partie l’augmentation moins forte de l’emploi salarié en Région bruxelloise. Le secteur des services administratifs et de soutien reste un secteur porteur en termes d’emplois grâce à des augmentations d’emplois encore plus importantes, au moins jusqu’à l'apparition de la pandémie de Covid-19. Par ailleurs, le secteur bruxellois de la construction a connu une baisse de l’emploi salarié ces dernières années, mais une forte augmentation de l’emploi indépendant, ce qui a permis de maintenir l’emploi total dans le secteur à un niveau presque constant.
D’autres secteurs, comme les secteurs du non-marchand (l’administration publique, l’enseignement, le secteur de la santé et de l’action sociale) sont beaucoup moins dynamiques ett caractérisés par une grande stabilité de l’emploi. Ce sont les trois secteurs les plus importants en termes d’emplois salariés en Région bruxelloise, qui sont également plus présents qu’en Flandre ou en Wallonie. Cette présence importante associée à une moins grande sensibilité à la conjoncture explique en partie la croissance moins forte de l’emploi total en Région bruxelloise.