Dynamique de l'emploi, des travailleurs et des changements d'emploi en 13 tendances
Dans la nouvelle édition de Dynam-Release, nous exposons la dynamique du marché du travail belge en 13 tendances. La dynamique du marché du travail s'est rapidement rétablie après la crise de Corona et cette reprise se poursuit au Q4 2021-2022. La création d'emplois et les entrées n'ont jamais été aussi élevées. Néanmoins, nous observons une légère baisse de l'évolution nette d'emplois au Q4 2021-2022. La dynamique sous-jacente montre que cette baisse est entièrement due à une forte augmentation des destructions d'emplois et des sorties. Jamais auparavant nous n'avions observé un marché du travail aussi dynamique car au Q4 2021-2022, le taux de churning et les transitions d'un emploi à l'autre atteignent tous deux le niveau le plus élevé depuis le début de la série chronologique Dynam.
Malgré la multi-crise de 2022 (inflation, Ukraine, énergie,...), nous constatons que la forte reprise après l'année corona se maintient. Au cours de la 2e année corona, Q4 2020-2021, nous avons vu qu'une forte augmentation des créations d'emplois, +31%, et des entrées, +19%, combinée à une baisse des destructions d'emplois, -32%, a conduit à une forte augmentation nette de 91 571 emplois. La création d'emplois et les entrées se maintiennent à ce niveau élevé sans précédent au Q4 2021-2022. La destruction d'emplois, en revanche, est en hausse de 16 % par rapport à l'année précédente. Les sorties, qui étaient restées stables au Q4 2020-2021, augmentent également de 12 % au Q4 2021-2022. Il en résulte une augmentation nette de 70 067 emplois, soit 30 % de moins que l'année précédente.
La comparaison de ces chiffres avec les années précédentes montre le caractère exceptionnel de la dynamique du marché du travail après le corona. Le taux de création d'emplois, 5,9 %, et le taux des entrées, 19,4 %, atteignent tous deux leur niveau le plus élévé jamais atteint au Q4 2021-2022. Il en résulte également un taux de churning sans précédent de 26,9 %, qui mesure le degré de confiance des employés et des employeurs à prendre de nouveaux engagements. Ces chiffres montrent que malgré la légère baisse de la création nette d'emplois, la dynamique du marché du travail continue d'augmenter.
Si nous procédons à une décomposition par secteur, nous constatons que la plupart des secteurs suivent la tendance globale. Les entrées augmentent dans tous les secteurs au 2ème année de corona, Q4 2020-2021. Dans l'horeca on constate même une forte augmentation de 103%. Cette augmentation se poursuit au Q4 2021-2022 dans tous les secteurs, mais à un rythme plus lent . Cela n'est pas surprenant car les entrées avaient déjà atteint des niveaux exceptionnellement élevés l'année précédente. Les sorties, en revanche, n'ont connu qu'une légère augmentation dans la plupart des secteurs au Q4 2020-2021 et une forte baisse de 46 % dans le secteur de l'horeca. Au Q4 2021-2022, on constate une forte augmentation des sorties dans tous les secteurs. Malgré la multi-crise qui a éclaté en 2022, nous ne voyons pas de ralentissement brutal dans la plupart des secteurs industriels au Q4 2021-2022.
Les entrées et sorties peuvent être décomposées en fonction de l'origine et de la destination des travailleurs. Nous constatons qu'il n'y a jamais eu autant de transitions d'un emploi à l'autre. Le nombre d'entrées en provenance du non-travail atteint également un niveau record. En outre, nous examinons les régimes dans lesquels les personnes entrent. Nous constatons que les entrées dans le flexi-jobs augmentent fortement au fil du temps. Relativement parlant, l'importance des emplois flexibles dans les entrées augmente aussi systématiquement. Au Q4 2021-2022, 4,6 % des entrées démarrent en flexi-jobs. Cette évolution se fait principalement au détriment des emplois à temps partiel et des autres formes particulières de travail. La part des emplois à temps plein dans les entrées augmente systématiquement depuis des années, atteignant 56,1% au Q4 2021-2022, là où elle n'était que de 52,3% au Q4 2013-2014.
Au cours de la période corona, nous avons observé une forte baisse du taux d'entrée des jeunes sur le marché du travail. Il a atteint son niveau le plus bas pour les jeunes âgés de 18 à 29 ans. Au cours de la 2e année de corona, Q4 2020-2021, nous observons un fort rattrapage avec un taux d'entrées plus élevé qu'avant corona. Au Q4 2021-2022, nous voyons le taux d'entrées retomber au niveau d'avant corona pour les 22 à 29 ans. Pour les 18-21 ans, l'augmentation du taux de sorties se poursuit. Le taux de sorties des personnes âgées est quant à lui plus faible qu'avant l'affaire Corona, atteignant son niveau le plus bas jamais observé. Ce n'est que pour le groupe des 60-64 ans que nous observons un taux de sorties supérieur à celui de Corona.
