La dynamique du marché du travail atteint des sommets inégalés

Tim Goesaert, Ludo Struyven, Karen Huysmans, Thomas Boogaerts, Peter Vets
Release 2022 Q2
Dynam-Reg Release 2022 Q2

À la fin du mois de juin de 2022, le marché du travail belge enregistre une croissance soutenue: les engagements n’ont jamais été aussi nombreux, tout comme les transitions d’un emploi à l’autre. Cela poursuit la reprise de la première année après corona (2020-2021). Ce rapport examine comment les dynamiques du marché du travail en Belgique ont évolué en 2021-2022 par rapport aux périodes précédentes (à savoir la deuxième année coronavirus 2020-2021, la première année coronavirus 2019-2020 et l’année pré-coronavirus 2018-2019). La période de référence est d’un an, entre le 30 juin de l’année t et le 30 juin de l’année t+1.

À l’été 2021, et certainement au cours du deuxième trimestre 2022, le pire de la crise du coronavirus était passé en Belgique. Février 2022 a toutefois été marqué par l’éclatement du conflit en Ukraine, qui a été l’un des facteurs de la hausse des prix de l’énergie. Ce dernier événement ne semble pas encore avoir un impact trop important sur les dynamiques du marché du travail de 2021-2022: avec 838 397 engagements, les entrées ont atteint un niveau record. L’évolution nette est également très positive au cours de cette période: on enregistre 92 358 emplois de plus par rapport à la période 2020-2021. Pour la première fois depuis l’apparition de la pandémie de coronavirus, les sorties enregistrent une forte hausse de 17%. En 2020-2021, 637 803 travailleurs ont quitté leur emploi, ce chiffre pas­sant à 746 039 en 2021-2022.

Les trois régions suivent donc toutes la tendance. Dans les trois régions, les engagements attei­gnent en 2021-2022 leur niveau le plus élevé depuis 2014-2015 (le début de mesures). Les entrées augementes le plus fortement dans la Région bruxelloise (+24,3% ou +25 163), suivi par la Région flamande (+13,2% ou +58 680) et la­ Région wallonne (+12,9% ou +23 563). En ce qui concerne les sorties, nous constatons en 2021-2022 une augmentation sensible dans les trois régions: +20% en Région bruxelloise (soit +18 120), +15,3% en Région flamande (soit +60 228) et +19,4% en Région wallonne (soit +29 889).

Ces chiffres globaux cachent souvent de grandes différences sectorielles. En 2020-2021, le nombre d’engagements a déjà augmenté dans pratiquement tous les secteurs. Cette augmen­tation se poursuit en 2021-2022: dans chaque secteur, le nombre de personnes engagées est en hausse et les entrées sont nettement supérieures au niveau pré-coronavirus de 2018-2019 (sauf dans le secteur financier). La progression la plus marquée se situe dans l’horeca; le nombre d’engagements y a aug­menté de quelque 52% ou 23 186 travailleurs. Au niveau des sorties, presque tous les secteurs suivent la tendance générale. En 2020-2021, moins de travailleurs ont quitté leur entreprise (baisse des sor­ties). Un an plus tard, en 2021-2022, nous constatons une augmentation du nombre de sorties dans tous les secteurs et le niveau pré-coronavirus est atteint dans tous les secteurs, à l’exception de l’horeca (où il est encore inférieur de 6%).

Les turbulences dans les mouvements d'entrée et de sortie sur le marché du travail ne touchent pas tous les travailleurs de la même manière. Au cours de la période la plus récente (2021-2022), les 15-21 ans continuent à trouver aisément leur chemin vers le marché du travail; en effet, le taux d’entrée de cette tranche d’âge aug­mente encore et n’a même jamais été aussi élevé (34%). Le taux d’entrée des 22-24 ans et des 25‑29 ans enregistre toutefois une baisse en 2021-2022. Si l’on examine ces résultats par secteur, on constate que tous les groupes d’âge ont une bonne connexion avec le marché du travail dans l’horeca (le taux d’entrée continue d’augmenter dans ce secteur en 2021-2022), alors que ce n’est pas le cas pour les services administratifs et de soutien (y compris l’intérim) (le taux d’entrée diminue en 2021-2022 pour chacun des trois groupes d’âge).

Les travailleurs semblent plus que jamais passer d’un emploi à un autre, ce qui se reflète dans l’évolution des transitions travail-travail. En 2020-2021, les entrées en provenance du travail (c’est-à-dire les transitions d’un emploi à l’autre) n’enregistrent pas de redressement par rapport à la période précédente 2019-2020, pendant laquelle les entrées en pro­venance du travail avaient fortement diminué en raison de la pandémie de coronavirus. En 2021-2022, les entrées en provenance du travail (c’est-à-dire les transitions d’un emploi à l’autre) connais­sent toutefois une augmentation considérable de 24% et atteignent avec 375 202 transitions leur plus haut niveau depuis 2014-2015. Les entrées en provenance du non-travail - qui s’étaient déjà rétablies de façon marquée en 2020-2021 (+16%) - affichent une nouvelle hausse de 8,4% en 2021-2022. Elles atteignent ainsi leur niveau le plus élevé depuis 2014-2015.

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